Friday 20 May 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 14 : Lotarh entre en scène

Nous sommes le lendemain de l’attaque de Nitarh contre les Combattants de l’Arc-en-Ciel. La veille, Niko a renvoyé tout le monde chez soi, afin de les laisser se reposer. Nous sommes maintenant dans le jardin secret d’Angel et tous les Combattants sont présents. Ils finissent d’ailleurs de raconter toute l’histoire à Aurélien.
« Voilà, dit Martin, tu sais tout ce qu’on sait.
— Eh bah ! C’est vraiment spécial ! On se croirait dans un dessin animé ! réplique Aurélien.
— Mais c’est la réalité, dit Clémence qui n’a pas l’air d’apprécier que “pot de colle” fasse partie des Combattants de l’Arc-en-Ciel. Alors il faut rester sérieux. Les risques sont grands.
— Tu as raison, Blue Bow », dit la voix désincarnée d’Aniva, faisant sursauter tout le monde.
Niko crée l’arc-en-ciel au-dessous duquel apparaît l’image de la prêtresse.
« Vous, vous… Clémence n’arrive pas à articuler sa phrase.
— Je suis la prêtresse Aniva, dit l’image. Je suis désolée de vous avoir effrayés. Ainsi donc, vous êtes enfin au complet…
— Au complet ? s’interroge Angel. Mais il y a sept couleurs dans l’arc-en-ciel…
— Les trois couleurs restantes sont différentes. Il est interdit de les utiliser. Même Niko n’a pas le droit de s’en servir.
— Pourquoi ?
— Je ne peux pas vous en dire plus, mais je vous assure que cette interdiction est justifiée. Ces trois couleurs sont spéciales : plus que des pouvoirs sacrés, ce sont des pouvoirs tabous. »
Nos amis ne comprennent pas vraiment, mais vu la résistance d’Aniva ils décident de ne pas chercher plus loin.
« Donc l’équipe des Combattants de l’Arc-en-Ciel est complète, réfléchit Martin.
— En effet, réplique Aniva. Je ne m’attendais pas à ce que cela se fasse si vite, mais après tout il est normal que des gens si spéciaux se soient attirés les uns les autres comme des aimants.
— Ce serait pour ça qu’Aurélien me collait comme ça depuis si longtemps ? demande Clémence.
— Je le pense, oui. Sans le savoir, vous faites partie d’une même “famille”. Vous tous, vous maîtrisez les pouvoirs sacrés des couleurs de l’arc-en-ciel. Votre rôle est de protéger cette planète contre toute attaque. C’est votre destin.
— J’ai vu ce que ces monstres étaient capables de faire, dit Aurélien. Je ferai de mon mieux.
— Merci… Aurélien, Clémence, voici vos communicateurs. Ils vous permettront de rester en contact avec les autres Combattants à tout moment. »
Un communicateur bleu et un jaune apparaissent devant Clémence et Aurélien qui s’en saisissent et les mettent au poignet.
« Jusqu’à présent, vous avez réussi à contenir les attaques ennemies, et vous êtes enfin au complet. Malgré cela, restez prudent. Bien que ma mémoire me fasse toujours défaut, je sens le danger que représente la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Faites bien attention à vous, je ne voudrais pas qu’il vous arrive quelque chose.
— Ne vous inquiétez pas, prêtresse Aniva, dit Angel. Ensemble, rien ne pourra nous vaincre. Je fais le serment de protéger cette planète et ses habitants, et de venir à bout de nos ennemis !
— Moi aussi ! dit Martin.
— Bien parlé, dit Alex.
— Je suis, dit Clémence.
— Et moi donc », dit Aurélien avec un grand sourire.
Le visage d’Aniva s’éclaire :
« Je sais que je peux compter sur vous. De mon côté, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider dans votre combat. Et surtout rappelez-vous : c’est en travaillant ensemble que vous pourrez vaincre. »
L’image d’Aniva disparaît avec l’arc-en-ciel. Les Combattants restent silencieux quelques instants quand Clémence dit :
« Eh bah ! Si je m’étais attendue à ça. Maintenant je me rends vraiment compte de notre rôle.
— Enfin quelqu’un de sérieux, dit Martin en soupirant. Je commençais à me sentir seul. »
Angel et Alex le regardent en se demandant s’il voulait parler d’eux.
« C’est génial ce truc ! s’écrie Aurélien en ouvrant son communicateur. Comme ça on restera tout le temps en contact, hein Clémence ? »
Une charge d’une tonne semble tomber sur la tête de Clémence.
« Pas question ! hurle-t-elle. Il est hors de question que tu m’appelles tout le temps !
— Ah bon ? » demande Aurélien sur un ton innocent.
Et pendant que Clémence poursuit Aurélien pour lui faire comprendre ce qu’elle veut dire, Alex se tourne vers Martin et lui dit :
« Tu disais quoi déjà ?
— Rien, rien… » soupire Martin en baissant la tête.

Le soir venu, nous retrouvons Clémence dans sa chambre, en train d’étudier un gros livre de droit. Mais elle semble ne pas pouvoir se concentrer. Elle lève la tête de temps en temps, et regarde au loin, les yeux dans le vague. Soudain, on entend un bruit de grattement venant de la fenêtre. Clémence tourne la tête et voit Niko. Elle se lève et ouvre la fenêtre.
« Entre, dit-elle en refermant la fenêtre derrière lui. Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas plutôt être avec Angel ?
— Il dort, dit Niko. D’ailleurs tu devrais aller au lit aussi. Il est quand même 11 heures du soir.
— J’étudie, explique Clémence. Je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil. Mais tu n’es pas venu pour me demander d’aller me coucher, je suppose.
— Évidemment. Je suis venu discuter avec toi.
— Tu sais, je n’arrive pas à me concentrer sur mon travail. Cette histoire me trotte dans la tête.
— Je comprends, je suis désolé...
— Ne le sois pas, ce n’est pas ta faute. C’est le destin voilà tout. Il faudra bien que je m’habitue. Mais de quoi est-ce que tu voulais me parler ?
— Voilà, je suis actuellement sur un projet avec Martin, et nous avons besoin de toi, explique Niko. Cela te concerne directement, en temps que cerveau de notre équipe.
— Je t’écoute. »
Et nous les laissons là à discuter sur ce projet secret (NdlA : vous pensiez peut-être que j’allais vous dévoiler le morceau ?).

Après un fondu au noir, nous nous retrouvons dans un lieu que nous n’avons jamais vu auparavant. Il s’agit d’une sorte de gigantesque salle aux murs de pierre, comme une salle de château-fort sans fenêtre. Les murs sont nus à l’exception de gargouilles de pierre qui font des grimaces monstrueuses. Au milieu de cette salle, Lotarh est assis sur un grand trône de bois sculpté aux formes torturées. Il semble regarder devant lui avec intérêt. Il se lève et avance vers une sorte de fontaine de pierre sculptée, portant une coupelle surélevée de laquelle coule un liquide noir et fluide. Lotarh met sa main au-dessus de la coupelle et du liquide noir flotte un objet plat et circulaire, le Miroir de l’Ombre réparé !
« Nitarh a commis bien des erreurs, dit Lotarh en prenant le Miroir, mais il a tout de même eu une bonne idée en fabriquant cet objet. Il est maintenant réparé, et en le purifiant dans ma Fontaine de Haine, il est sans défaut. Il va enfin pouvoir montrer toutes ses capacités, des capacités que Nitarh ne soupçonnait même pas ! Allons voir les Sages Noirs, qu’ils sachent que je suis prêt à agir ! »
Ses yeux brillent, puis son corps devient transparent et disparaît, suivi de près par les yeux eux-mêmes.

Quelques jours ont passé. Nous sommes le lundi 26 avril (Sainte Alida pour ceux que ça intéresse), début de la dernière semaine de vacances. Chacun a profité de ce moment de répit pour vaquer à des occupations moins épuisantes que la protection de la Terre. Angel passe beaucoup de temps avec Lydia, ne serait-ce que pour faire ses devoirs. Quand Clémence ne révise pas pour le bac, elle se retrouve avec Martin et Niko pour mettre au point leur petit projet secret. Les autres Combattants ne se doutent de rien. Aurélien continue ses répétitions, et justement on le retrouve en ce début d’après-midi avec Alexandra. Il va la présenter au metteur en scène, pour discuter de la possibilité de faire des photos de la pièce. Alex emmène son port-folio (en fait un simple album de ses meilleures photos). Ils arrivent devant un petit théâtre.
« Eh ! C’est vraiment dans un théâtre que tu vas jouer ? demande Alex. Je croyais que c’était dans ton école que ça se passait.
— C’est le club de théâtre de mon lycée qui organise tout, explique Aurélien, mais le théâtre appartient à un ancien élève du lycée qui nous le prête. Alors on a le droit de l’utiliser pour nos répétitions et nos représentations. D’habitude on répète à l’école mais là, le metteur en scène a profité des vacances pour nous faire découvrir la scène.
— Eh bah ! siffle Alex. Comme quoi ça a du bon d’être dans une école privée pleine de fric !
— Pas tant que ça parfois », dit Aurélien dont le visage s’assombrit.
Alex le regarde sans comprendre quand ils arrivent devant une porte et entrent dans une salle de théâtre presque vide, à part quelque personnes sur scène et dans les rangs. Le visage d’Aurélien s’éclaire de nouveau et il dit :
« Allez viens, je vais te présenter. »
Ils arrivent rapidement près de la scène. Un garçon légèrement plus âgé qu’Aurélien se tourne et les voit arriver.
« Tiens, te voilà enfin Roméo ! dit-il. On attendait plus que toi pour commencer.
— Alors, on se fait désirer ? dit une jeune fille assise au bord de la scène d’un ton moqueur.
— Bah non, réplique Aurélien. Je vous ai juste ramené une copine. Alex, voici Bertrand, le metteur en scène. Il est en terminale littéraire dans mon lycée. Et l’autre c’est Anne, c’est elle qui joue Juliette.
— Salut, dit Alexandra avec un grand sourire. Moi c’est Alex. Aurélien m’a parlé de votre pièce.
— Aurélien, tu devrais éviter d’en parler trop, dit Bertrand, garde un peu de mystère.
— Bah quoi, j’ai juste voulu dire à Clémence que j’avais eu le rôle que je voulais. Alex était avec elle et elle s’est proposée pour faire des photos.
— Des photos ? demande Anne.
— Pour l’affiche, les tickets, tout quoi ! dit Aurélien.
— J’fais de la photo amateur, dit Alex. En fait, j’veux en faire mon métier. Ça serait sympa que vous ayez de belles photos pour la pièce et en plus ça m’plairait vachement.
— C’est une bonne idée ça, dit un autre garçon debout sur la scène. On cherchait un photographe justement.
— Attendez les gars, dit le metteur en scène, on la connaît pas. Faudrait d’abord voir de quoi elle est capable.
— Justement j’ai ramené mon port-folio, dit Alex. Vous voulez regarder ?
— Fais toujours voir », dit Bertrand.
Toute la troupe s’assemble autour du metteur en scène qui feuillette l’album d’Alex. Et plus il tourne les pages, plus ils sont impressionnés par la qualité de son travail. Finalement, Bertrand dit :
« Bon, à voir les réactions, je crois qu’on est tous d’accord.
— On la prend ! dit le garçon qui avait parlé tout à l’heure.
— Super ! s’écrie Aurélien. Tu vois, je t’avais bien dit que ça marcherait !
— Parce que tu crois que j’en doutais ? demande ironiquement Alex.
— Holà ! Qu’est-ce que c’est que tout ce remue-ménage ? demande une grosse voix derrière le groupe.
— Oh ! C’est vous monsieur Durand ! dit Bertrand. C’est rien, on vient juste de trouver la photographe qui va faire notre affiche.
— Ah oui ? Je suppose que c’est vous, jeune fille que je ne connais pas.
— Oui, dit Alex en se tournant vers l’homme en costume-cravate. J’m’appelle Alex. J’suis une copine d’Aurélien.
— Alors Aurélien, on trompe sa Juliette ? » continue l’homme avec un grand sourire.
Avant qu’il ait eu le temps de répondre, l’homme dit :
« Allez, au travail maintenant ! N’oubliez pas que vous présentez la pièce en septembre.
— D’accord monsieur, dit Bertrand. Allez, on commence. Alex, je te parlerai après la répète. »
Il la laisse en compagnie de l’homme qui semble avoir la quarantaine.
« Vous êtes le producteur ? demande Alex.
— On peut dire ça oui, répond l’homme. C’est mon théâtre.
— Alors c’est vous qui prêtez le théâtre à cette troupe !
— Exactement, réplique-t-il en souriant. Leur club de théâtre monte une pièce par an, et à chaque fois je leur prête le théâtre gratuitement.
— C’est super gentil ça !
— C’est pas grand chose, dit l’homme en souriant. Quand j’avais leur âge, je voulais absolument devenir acteur. Ce club de théâtre existait déjà, et j’avais d’ailleurs fait un malheur dans le rôle de Roméo. Malheureusement, ma famille était contre une carrière artistique et ils m’ont forcé à me lancer dans la finance. Je ne leur ai jamais réellement pardonné. Aussi, quand ce théâtre s’est trouvé à vendre, j’ai sauté sur l’occasion et je l’ai acheté. J’ai fait de ce théâtre un tremplin pour jeunes talents. Je ne veux plus qu’il arrive à qui que ce soit ce qui m’est arrivé. J’y ai investi toute ma fortune.
— Waouh ! » s’écrie Alexandra, sincèrement impressionnée.
Bertrand se tourne vers eux et leur fait signe de se taire.
« Désolée, dit Alex en rentrant un peu la tête dans les épaules.
— Je dois y aller de toute façon, dit monsieur Durand. J’ai du travail. Content de vous avoir parlé, jeune fille.
— Moi aussi », dit Alex.
L’homme repart vers son bureau. Alex s’assied un rang derrière le metteur en scène et regarde la répétition de la fameuse scène du balcon.

La répétition est enfin terminée et nous retrouvons Alex et la troupe à l’entrée du théâtre.
« Alors c’est d’accord, dit Bertrand, c’est toi qui fera les photos pour la pièce, quand les costumes seront prêts.
— D’accord, répond Alex. Je vais me surpasser et vous faire les meilleures photos possibles pour vos affiches. Vous aurez vos costumes quand ?
— Après le bac malheureusement. Le mois de juin va être chargé. À cause du bac, je vais devoir espacer les répétitions. Mais bon, ça fait des années que ça se passe comme ça et on a jamais eu de problème, donc je vois pas pourquoi il y en aurait cette année.
— Oh, à propos de problème, j’crois qu’j’ai oublié mon port-folio dans la salle, dit Alex.
— C’est pas grave, on va retourner les chercher, dit Anne.
— Pas la peine d’y aller tous, dit Aurélien. Allez, viens Alex, on va y aller tous les deux. On n’en aura pas pour longtemps les gars.
— On vous attend », dit Bertrand.
Aurélien et Alex retournent dans le théâtre.

Dans la salle de théâtre où Alex a oublié son album, nous retrouvons M. Durand sur la scène, plongé dans ses réflexions. Il fait les cent pas et de temps en temps regarde les fauteuils vides en soupirant. Visiblement, son envie de devenir acteur est encore forte.
« Vous vouliez être acteur », dit soudain une voix derrière lui.
Il se retourne et voit un homme dans les coulisses qui semble habillé d’un étrange uniforme. Ses cheveux bruns sont très longs, mais c’est sa mèche blanche qui tombe devant ses lunettes de soleil qui est impressionnante.
« Qui… Qui êtes-vous ? demande M. Durand d’un ton mal assuré. Comment êtes-vous entré ici ? »
L’étranger ne répond pas et avance vers l’homme.
« Vous vouliez être acteur, mais votre famille vous en a empêché. Elle n’a vu que ses petits intérêts et n’a pas pris votre passion au sérieux. Vous devez vraiment les haïr.
— Comment est-ce que vous savez ça ? Qui êtes-vous ? ! Et qu’est-ce qui vous permet de dire que je hais ma famille ? !
— Je le vois, dit l’étranger en enlevant ses lunettes, révélant deux yeux rouges qui paralysent M. Durand sur place. Vous brûlez d’un regret mêlé de haine. Mais au lieu de vous venger, vous avez décidé d’aider les autres, de façon à ce que personne n’aie à subir la même tragédie que vous. C’est la marque d’un grand cœur. Vous ferez une très belle récolte. »
Lotarh sort le Miroir de l’Ombre et le tend vers M. Durand. Un cercle lumineux apparaît aux pieds de cet homme et son énergie s’en va, sous la forme d’une brume blanche absorbée par le Miroir. M. Durand est paralysé et se sent de plus en plus faible. Il finit par perdre connaissance mais est maintenu en position debout.

Pendant ce temps, Alex et Aurélien arrivent devant la porte de la salle, mais Alex voit une lumière suspecte à travers le hublot de la porte. Elle arrête Aurélien et regarde, et voit M. Durand attaqué par Lotarh. Aurélien voit la même chose et comprend tout de suite. Il ouvre son communicateur et dit :
« Les amis, venez vite ! M. Durand est attaqué par la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir !
— Qui est M. Durand ? demande la voix de Clémence.
— Pas le temps de poser de questions, dit Alex, venez nous aider !
— On arrive ! »
Alex et Aurélien reculent dans un coin pour ne pas attirer l’attention puis sortent leurs Amulettes et crient :
« Amulette Verte, ...
— Amulette Jaune, ...
— métamorphose ! »

Dans la salle, Lotarh a fini de voler l’énergie de M. Durand. Ce dernier, bien qu’il ait perdu connaissance, reste debout au milieu du cercle lumineux.
« C’est parfait, dit Lotarh. J’ai une superbe récolte pour le maître, et je vais obtenir un soldat parfait.
— Arrête ça tout de suite !
— Qui est là ? »
Debout sur des fauteuils (NdlA : c’est pas bien ça !), nous voyons Green Bow et Yellow Bow qui toisent Lotarh.
« En tant que défenseur de l’espoir, je dois protéger ce lieu que tu as souillé. Tu ne mérites même pas l’air que tu es en train de respirer. Aussi moi, Green Bow, je vais te punir ! »
Yellow Bow décide de ne pas être en reste :
« Je suis Yellow Bow, la lumière de l’espoir, et je ne peux supporter que tu apportes ici tes effroyables ténèbres. Alors va-t’en, ou prépare-toi à affronter mon courroux !
— Des Combattants de l’Arc-en-Ciel ! dit Lotarh avec un grand sourire. Enfin je vous rencontre. Permettez-moi de me présenter : Lotarh, spécialiste de la Haine de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Je remplace Nitarh qui a misérablement échoué dans sa mission.
— Tu le remplaces ? s’interroge Green Bow. Mais qu’est-ce qu’il est devenu ?
— Le maître en a eu assez de ses échecs répétés et il a décidé que son énergie lui serait bien plus utile. Nitarh n’existe plus.
— Mais c’est horrible ! s’écrie Yellow Bow.
— Le maître ?
— Vous posez beaucoup trop de questions, mes petits. Vous essayez de gagner du temps car les autres vont arriver bientôt, c’est ça ? Ça ne marche pas avec moi. Je vais devoir vous laisser, mais avant je veux vous donner un petit cadeau. Goûtez donc à mon premier Soldat de la Haine ! »
Lotarh fait un geste brusque et le cercle lumineux autour de M. Durand se transforme en une colonne de lumière dans laquelle sa silhouette disparaît rapidement.
« Qu’est-ce que… ? » commence Yellow Bow.
Soudain une silhouette noire à l’allure démoniaque se forme au milieu de la colonne de lumière et semble se solidifier. La colonne finit par disparaître et nous voyons que M. Durand a été remplacé par un monstre. Celui-ci ressemble à une parodie de noble de la cour du Roi Soleil, avec chemise bouffante, bas de soie, chaussures à pompons, longue perruque bouclée et chapeau à plumes. mais il a la peau bleue et son manteau est rouge et noir. Il s’époussette, prend son chapeau à la main et fait un grand salut vers le public (NdlA: 2 personnes seulement, mais c’est déjà ça !).
« Combattants de l’Arc-en-Ciel, je vous présente Acteurak, le premier Soldat de la Haine. Il est le premier de ma future armée. Acteurak, montre-leur de quoi tu es capable ! »
Acteurak se tourne vers Lotarh en faisant des mouvements exagérés et précieux, lui fait une petite courbette, puis se retourne vers les Combattants et leur envoie son chapeau à toute vitesse. Ils ont juste le temps de sauter à couvert, et ils ont raison car le chapeau coupent les sièges sur lesquels ils se trouvaient comme s’ils étaient de beurre, avant de revenir vers l’envoyeur comme un boomerang.
« Ouf ! On l’a échappé belle, dit Green Bow.
— Mais où est passé M. Durand ? » se demande Yellow Bow.
Il se relève, pour voir que le monstre est maintenant devant lui et se prépare à lui lancer son chapeau.
« Barrière de Vent ! »
Le chapeau rebondit sur le mur de vent que Green Bow a crée pour protéger Yellow Bow.
« Ah non ! s’écrie ce dernier, on me menace pas comme ça ! Action Lumineuse ! »
La boule de lumière flotte rapidement vers Acteurak, mais ce dernier se protège les yeux avec son chapeau au moment où elle explose et n’en subit aucun effet. Lotarh semble se délecter du spectacle.
« Allez Acteurak, montre-leur encore quelques uns de tes tours. Après tout, tu voulais être acteur non ?
— Il voulait être acteur… ? » répète Green Bow.
Acteurak semble s’ébrouer, sa perruque s’allonge et ses mèches de cheveux entourent rapidement Green Bow et Yellow Bow pour les emprisonner.
« Aïe ! crie Yellow Bow.
— J’étouffe ! dit Green Bow.
— Ruisseau Scintillant ! »
Un jet d’eau frappe Acteurak et l’envoie valdinguer cul par-dessus tête. Sa perruque retrouve sa taille initiale et libère les deux Combattants.
« Quoi ? » crie Lotarh en se tournant vers l’autre côté de la scène.
Sur scène se tiennent Rain Bow, Red Bow et Blue Bow, ainsi que Niko posé non loin.
« Le théâtre est un bel art, dont la pureté éveille l’âme des spectateurs. Je ne peux pas accepter que tu le pervertisses avec tes simagrées. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Et moi je suis le guerrier de l’espoir, Red Bow !
— Quant à moi, je suis l’arbitre de l’espoir, Blue Bow !
— Cinq Combattants de l’Arc-en-Ciel ? Eh bien, si je m’attendais à ça, ricane Lotarh.
— Toi, je sais pas qui tu es, commence Red Bow, mais tu fais partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir, et j’aime pas te voir sourire comme ça. Boule de Feu !
— Crois-tu vraiment pouvoir me toucher avec ça ? Tant pis. Acteurak, rejoins-moi quand tu auras fini. »
Ses yeux s’illuminent et il disparaît avant que les flammes l’atteignent.
« Merde ! jure Red Bow.
— Attention ! » crie Blue Bow.
En effet, Acteurak s’est relevé et lance son chapeau vers Green Bow.
« Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans frappent le chapeau et le transpercent, l’arrêtant net.
« Action Lumineuse ! »
Cette fois Acteurak n’a pas le temps de se protéger et prend le flash lumineux en pleine figure. Il est sonné et titube.
« Je me charge du coup final, dit Red Bow. Boule…
— Non ! »
Red Bow s’arrête quand il voit Green Bow s’interposer entre lui et Acteurak.
« Qu’est-ce que tu fais Green Bow ? !
— Regardez son corps ! » s’écrie Blue Bow.
En surimpression sur le corps d’Acteurak apparaît la silhouette transparente de M. Durand.
« C’est M. Durand ! s’écrie Yellow Bow. Il est prisonnier dans le corps du monstre !
— Mais comment on va faire pour le sortir de là ? demande Red Bow dont la colère s’est dissipée immédiatement.
— Rain Bow, la Toile Arc-en-Ciel attaque les monstres en surface, dit Niko. Utilise-la, elle devrait libérer cet homme.
— Tu es sûr ? demande Rain Bow. Je risque de le tuer !
— Il faut faire vite tant que le monstre est sonné, et je ne vois pas d’autre moyen de le sauver…
— D’accord… Puissances de l’Arc-en-Ciel, faites que je ne me trompe pas. Toile Arc-en-Ciel, action ! »
Le monstre se retrouve au milieu de la Toile Arc-en-Ciel et est recouvert d’une énergie multicolore qui se fond en un blanc lumineux. Le monstre hurle, et sa voix change graduellement jusqu’à devenir la voix de M. Durand :
« Je… suis… liiiiiiibre ! »
La silhouette blanche disparaît, pour laisser la place à monsieur Durand qui tombe à genoux, comme épuisé. Yellow Bow court vers lui.
« M. Durand, ça va ?
— Tu as réussi ! dit Blue Bow à l’intention de Rain Bow. Tu lui as même rendu l’énergie que l’autre lui avait volé.
— Vraiment ? se demande Rain Bow. J’ai eu si peur de le tuer.
— Euh, il faudrait pas s’éterniser ici, dit Red Bow. J’entends des bruits dans le couloir.
— C’est mes copains ! dit Yellow Bow. Vite, il faut se changer !
— On s’en va, dit Niko, il vaut mieux que personne ne nous voie. »
Niko s’en va par les coulisses, suivi par Rain Bow, Red Bow et Blue Bow, tandis que Green Bow et Yellow Bow redeviennent Alex et Aurélien. Juste à temps, les autres arrivent.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? demande Bertrand. M. Durand ! Qu’est-ce qu’il a ?
— Tu vas pas nous croire », dit Alex qui essaie de jouer la surprise du mieux qu’elle peut.
Et elle commence à raconter une histoire pas trop trafiquée, en évitant bien entendu de se dévoiler.

Le lendemain, Aurélien se rend dans le bureau de monsieur Durand, à l’étage du théâtre. Il veut avoir de ses nouvelles. Il le trouve en train de mettre de gros livres dans des cartons.
« M. Durand ?
— Aurélien ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas être en train de répéter ?
— On fait une pause. Je suis venu voir comment ça va depuis hier. Vous allez bien ?
— Très bien ! dit M. Durand avec un grand sourire. Je ne me suis jamais senti aussi bien !
— Qu’est-ce que vous faites ?
— Je range mes livres de compte. J’ai donné ma démission ce matin.
— Comment ça ?
— L’histoire d’hier m’a fait comprendre quelque chose : la vie est courte, trop courte pour faire ce qui ne nous plaît pas. Je me suis rendu compte qu’il n’était pas trop tard et que je pouvais encore réaliser mon rêve. Fini la finance, je vais prendre des cours d’art dramatique et essayer de devenir acteur. Ce sera certainement difficile, mais c’est ce qui me plaît vraiment. Et puis j’ai toujours mon théâtre.
— C’est super ça ! Je vous souhaite de tout cœur de réussir !
— Merci Aurélien. Tu me ressembles tu sais. Alors ne fais pas la même erreur que moi.
— Promis ! Vous voulez que je vous aide ?
— Non merci, j’ai presque fini. Retourne voir tes amis.
— OK. Salut m’sieur Durand ! »
Aurélien laisse M. Durand. Ce dernier retourne à ses paquets. Il arbore un grand sourire.

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